Membres du groupe
- Jean-Louis Aubert, né le 12 avril 1955 à Nantua : Guitare / chant
- Louis Bertignac, né le 23 février 1954 à Oran, Algérie : Guitare / chant
- Richard Kolinka, né le 7 juillet 1953 à Paris : Batterie
- Corine Marienneau, née le 7 mars 1952 à Paris : Basse / chant
Biographie Les débuts L'histoire de Téléphone commence le 12 novembre 1976 au Centre américain de Paris, Boulevard Raspail. Ce soir-là doit avoir lieu un concert des jeunes Jean-Louis Aubert et Richard Kolinka, deux musiciens qui ont déjà fait partie de quelques groupes, dont
j'adore et
Sémolina(avec lequel ils sont parvenus à sortir un unique single face A
"Plastic rocker", face B "Et j'y vais déja" ). Ils ont préparé le
concert avec une ardeur toute juvénile : pose d'affiches, concert
gratuit et improvisé à la sortie du lycée... Seul problème : ils n'ont
personne pour les accompagner. Ils font donc le tour des amis, et
parviennent
in extremis à trouver deux musiciens compétents et libres : Louis Bertignac et Corine Marienneau, tous deux anciens du groupe Shakin' Street.
Les futurs Téléphone sont donc déjà au complet, même s'ils
s'appellent encore « ! ». Devant un public de 500 personnes, ils jouent
quelques compositions d'Aubert (dont
Hygiaphone et
Métro, c'est trop !) et des reprises de rock anglais (The Who, The Rolling Stones...),
et remportent un succès hors du commun pour un petit groupe inconnu.
Artistiquement, l'expérience se révèle marquante : les quatre musiciens
déclareront plus tard avoir ressenti lors de ce premier concert une
alchimie aussi mystérieuse qu'excitante, qui les pousse à rester
ensemble. Avec l'aide d'un copain d'Aubert, François Ravard, qui fait
office de manager, ils partent donc à la recherche d'engagements,
jouant dans les MJC,
les soirées dansantes, et bientôt les salles de spectacle sous le nom
de « Téléphone », faire la promotion d'un groupe dénommé « ! » s'étant
révélé une tâche pour le moins ardue.
En cette fin des années 1970, le rock français n'existe quasiment pas. Ce qui s'en est le plus rapproché est le mouvement « yéyé » (Johnny Hallyday, Dick Rivers ...), flirtant avec la variété et encore éloigné du rock pur et dur de Jimi Hendrix ou de Led Zeppelin.
Les jeunes Téléphone, avec leur son sans concession inspiré des groupes
anglais, font donc sensation partout où ils passent. Ils ne tardent pas
à jouer au Gibus, prestigieux club parisien, puis deviennent des habitués des fins de soirée aux studios de Radio France avec Jean-Louis Foulquier.
Les mois suivants, l'ascension du groupe est foudroyante :
Le 26 mars 1977, à l'initiative de la RATP, le groupe donne un concert gratuit au métro République. En résulte un énorme embouteillage et le blocage de la ligne.
Le 2 mai, ils assurent la première partie d'Eddie & the Hot Rods au pavillon de Paris, leur volant la vedette.
Le 7 juin, profitant de la défection de Blondie, ils jouent à l'Olympia en première partie du groupe americane Television.
Le concert remporte un très grand succès, et des critiques
enthousiastes dans les journaux. Dès le lendemain, le groupe enregistre
son premier 45 tours en public au Bus Palladium.
Le 45 tours, autoproduit à 2000 exemplaires et vendu 5 francs à la
sortie des concerts par le groupe, puis réédité par le label
Tapioca, comprend
Hygiaphone et
Métro (c'est trop). Le disque, pourtant sorti sans aucune autre promotion que les concerts du groupe, remporte un succès très encourageant.
Un mois plus tard, suite à un article paru dans le magazine « Rock & Folk », Téléphone est approché par la maison de disque Pathé-Marconi. Le 25 août 1977, moins d'un an après sa formation, le groupe est déjà signé.
Les titres étaient signés Téléphone/Aubertignac (nom valise formé des deux noms : Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac).
Telephone, le 1e albumDans la foulée de cette signature, Téléphone sort, le 25 novembre 1977, un album éponyme, toujours sans autre promotion que leurs concerts. Enregistré en 17 jours à l'Eden Studio de Londres et produit par Mike Thorme, le disque se vend à plus de 30 000 exemplaires en quelques mois. En février 1978, il est n°1 des ventes en France.
L'année suivante, soutenu par la maison de disque qui décide de lui
assurer une promotion digne de ce nom, ce premier disque sera disque
d'or.
Le groupe, quant à lui, part pour sa première tournée française. Les
prestations sont souvent explosives, et parfois pas uniquement sur
scène : le 16 décembre,
un concert gratuit au Pavillon de Paris dégénère, et deux rames de
métros sont détruites par 6000 fans surexcités. Téléphone devient le
phénomène musical français du moment, le groupe qui incarne à lui seul
le rock and roll en France. Il tourne même en Angleterre, remportant un certain succès.
Crache Ton Venin Un nouvel album intitulé
Crache ton venin sort le 2 avril 1979. Enregistré en seulement 15 jours aux studios Redbus de Londres et produit par Matin Rushent,
c'est l'album de la consécration : il est disque de platine, avec plus
de 400 000 exemplaires vendus. Le single emblématique de l'album,
La Bombe humaine est immédiatement n°1, et reste classé dans le hit-parade de l'époque pendant 53 semaines d'affilée.
Ce second album est davantage un travail collectif : Jean-Louis Aubert
est toujours le chanteur du groupe, mais les autres musiciens
commencent à composer et à chanter également. Le succès n'a rien entamé
du son de Téléphone, toujours résolument pop rock and roll, ni de
l'attitude des musiciens ou des paroles des chansons, pourtant
critiquées par certains, qui les jugent trop simplistes. Le groupe
rétorque que le rock est une musique adolescente qui n'a pas à être
trop intellectualisée...
Le groupe appuie également sa popularité sur les concerts, très
nombreux et plus énergiques que ceux de n'importe quel autre groupe
français du moment : au cours du seul printemps 1979, ils réalisent plus de 60 dates. L'une d'entre elle est filmée par Jean-Marie Périer pour le documentaire
Téléphone Public, qui sort en salles le 13 juin 1980.
En septembre 1979, Téléphone joue devant 100 000 spectateurs à la Fête de l'Humanité.
Le goût de la provocation du groupe ne plaît pas à tout le monde :
arrivant dans une limousine aux vitres teintées, les quatre musiciens
sont pris à partie à cause des masques de Chirac, Giscard, Mitterrand et Marchais qu'ils arborent.
Au Cœur de la Nuit Enregistré pendant l'été 1980 au studio Pathé à Paris et à l'Electric Ladyland de New York,
Au cœur de la nuit, le troisième album de Téléphone, sort le 20 octobre 1980. En décembre, il est déjà double disque d'or !
Après un court passage en Italie, le groupe entame début 1981 une grosse tournée française : 3000 personnes par soir en moyenne et une quantité impressionnante de matériel.
En mai 1981, François Mitterrand devient le premier président de gauche de la Ve République. Téléphone, qui n'a jamais fait mystère de ses tendances politiques, participe au gigantesque concert organisé le 10 juin, place de la République pour célébrer la victoire. La chanson
Faits Divers, interprétée en direct, tient lieu de générique au journal télévisé de la nuit sur Antenne 2.
En juillet, Téléphone tourne en Allemagne et en Angleterre aux côtés d'Iggy Pop.
Téléphone était un groupe de rock français fondé le 12 novembre 1976 et qui s'est séparé le 21 avril 1986. Il a été l'un des rares groupes français à s'exporter dans d'autres pays.